Le régime franquiste : fondements et évolution
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Fondements idéologiques et politiques du régime franquiste
Le 1er avril 1939, Franco mettait fin à la Guerre civile. La victoire lui donna le pouvoir d'instaurer un nouvel État. Le gouvernement, formé le 8 août 1939, réunissait les tendances idéologiques du régime et entreprit la tâche de consolidation de l'État, ainsi que son adaptation aux besoins et aux changements.
Ce système, dépourvu de constitution, fut donc doté de Lois fondamentales (ou textes fondamentaux) :
L'Acte constitutif des Cortes espagnoles
Cette loi dotait l'institution d'un rôle « représentatif » en théorie.
La Charte des Espagnols
Elle garantissait les droits des Espagnols et établissait l'État confessionnel catholique.
La Loi sur le référendum national
Elle permettait de soumettre une décision gouvernementale à la consultation populaire.
La Loi de succession à la tête de l'État
Elle définissait l'Espagne comme un royaume, soumis aux principes du Mouvement national.
La Loi des principes du Mouvement national
Elle déclarait que les idées du mouvement phalangiste étaient reprises.
La Loi organique de l'État
Elle complétait la structure de la nouvelle législation.
Structure du gouvernement et relations industrielles
En ce qui concerne la structure du gouvernement, Franco concentrait tous les pouvoirs entre ses mains. La Phalange, quant à elle, contrôlait le système de production par le biais des syndicats. Des Cortes « verticales » furent créées, mais elles ne disposaient ni de fonctions législatives ni d'autorité réelle.
L'État nécessitait un nouveau cadre de relations industrielles. Par conséquent, la Loi sur le travail fut adoptée, posant les bases d'un syndicalisme national et « vertical ». Ces syndicats étaient uniques, obligatoires, et regroupaient à la fois les entreprises, les travailleurs et les employeurs, tout en interdisant la grève.
Les piliers idéologiques du régime
En outre, les piliers idéologiques du régime étaient :
- L'Armée : institution clé en raison de sa fidélité à Franco et au régime.
- L'Église : légitimait idéologiquement la dictature et obtenait en retour un grand pouvoir.
- La Phalange : sous la domination directe de Franco, elle perdit progressivement son pouvoir pour devenir un organe bureaucratique.
Répression et opposition
D'autres groupes sociaux soutenaient le régime franquiste : la bourgeoisie, les propriétaires terriens et la majorité des catholiques. La propagande et le contrôle social exercés sur les Espagnols furent très importants. La crainte de la répression politique et militaire après la guerre poussa de nombreux Espagnols à l'exil (en France et dans plusieurs pays d'Amérique latine). Le régime franquiste adopta une législation répressive contre tous les républicains. Ainsi, des milliers de personnes furent emprisonnées, persécutées, torturées ou exécutées. L'administration scolaire et universitaire, ainsi que les enseignants du public, furent « purgés ».
L'opposition chercha d'abord à mettre fin au régime par la force (le maquis). Après l'échec de cette voie, des réseaux internes s'infiltrèrent parmi les travailleurs et les étudiants (le « métro »).
L'impact de la Seconde Guerre mondiale
Quant à l'impact de la Seconde Guerre mondiale, au début du conflit, il y eut un rapprochement avec les puissances de l'Axe, motivé par des affinités idéologiques et des intérêts communs. La pression de ses alliés et les perspectives de la défaite de l'Allemagne firent que Franco ne s'aligna pas ouvertement sur le fascisme. Après la victoire des Alliés, l'Espagne fut isolée et condamnée, malgré les tentatives de Franco de se faire bien voir auprès des Alliés. Au début de la Guerre froide, les États-Unis virent en Franco un allié potentiel dans leur lutte contre l'URSS.