Le règne de Ferdinand VII : Absolutisme et Libéralisme

Classé dans Histoire

Écrit le en français avec une taille de 3,7 KB

Le règne de Ferdinand VII

Le Sexennat Absolutiste (1814-1820)

La fin des opérations militaires n'apaisa pas le pays, qui restait divisé par la confrontation entre libéraux et absolutistes. Les deux camps attendaient de voir quelle position prendrait Ferdinand VII à son retour.

Dès son arrivée, des députés absolutistes remirent au roi le Manifeste des Perses, qui détaillait supposément les maux causés par les libéraux et la Constitution. Certains généraux offrirent également leur soutien au roi pour restaurer l'absolutisme.

Deux mois après son arrivée, en mai 1814, Ferdinand VII interdit la convocation des Cortes de Cadix et annula toute leur activité législative. Personne ne tenta de l'arrêter, marquant ainsi le retour à l'absolutisme en Espagne et le début de la répression contre les libéraux et les afrancesados (francophiles).

Après la chute de Napoléon, le contre-mouvement orchestré par la Sainte-Alliance donna un nouvel élan à l'absolutisme de Ferdinand. Soutenu par l'Église et la noblesse, le roi supprima la liberté de la presse et rétablit l'Inquisition, qui aida à démasquer les libéraux. Cependant, lorsque l'Église exigea la restitution de ses terres, vendues sous le règne précédent, Ferdinand VII refusa, ce qui refroidit leurs relations.

Dès le retour de Ferdinand VII, de nombreux militaires s'opposèrent à la restauration de l'Ancien Régime. Certains d'entre eux conspirèrent avec les libéraux pour soutenir le rétablissement des lois de Cadix. Il y eut plusieurs tentatives de coup d'État, comme celles d'Espoz y Mina ou de Lacy, mais toutes échouèrent jusqu'au triomphe du pronunciamiento de Riego en 1820. Ces soulèvements furent favorisés par la situation critique du pays après la guerre d'Indépendance et par la mauvaise gestion économique des gouvernements de Ferdinand VII.

Le Triennat Libéral (1820-1823)

En 1820, le commandant Rafael del Riego, à la tête de troupes prêtes à embarquer pour l'Amérique, se souleva en faveur de la Constitution de 1812. Le soulèvement trouva un soutien dans d'autres garnisons, ce qui obligea Ferdinand VII à accepter le régime constitutionnel.

Pendant ce temps, des juntes libérales se formèrent dans différentes villes, dirigeant les municipalités sur le modèle de 1808 jusqu'à la réunion des Cortes. Une fois au pouvoir, les libéraux éliminèrent l'Inquisition, imposèrent le système fiscal adopté à Cadix, abolirent les lois féodales et confirmèrent la garantie des droits et libertés des citoyens.

L'Église fut l'institution qui souffrit le plus, avec l'approbation par le gouvernement de la suppression des ordres monastiques et la confiscation de leurs terres.

Protégés par la liberté d'opinion, de nombreux rassemblements virent le jour sous la forme de sociétés patriotiques. Celles-ci promurent les premiers journaux défendant l'ordre constitutionnel, et la presse commença à devenir un puissant instrument d'action politique au service des partis.

La mise en œuvre des réformes provoqua la rupture du bloc libéral en deux tendances :

  • Les modérés : anciens participants aux Cortes de Cadix, ils souhaitaient réformer la Constitution pour restreindre le suffrage universel et partager la souveraineté avec le roi.
  • Les exaltés : jeunes partisans de Riego, ils prônaient le suffrage universel, la souveraineté populaire et l'imposition des réformes avec ou sans le soutien du roi.

Malgré la prudence dans l'introduction des réformes, le cabinet modéré peinait à gouverner, harcelé par la réaction absolutiste.

Entrées associées :