La Restauration espagnole : Fiction démocratique et Caciquisme

La Restauration : une ère démocratique ?

La restauration du système, dans la théorie démocratique, reposait sur un système politique basé sur deux partis dynastiques sans opposition. Cependant, le régime espagnol de l'époque n'était qu'une simple farce contrôlée par les classes dirigeantes corrompues. L'Espagne adopta l'apparence d'un régime constitutionnel démocratique, mais le peuple n'avait aucune participation réelle dans le choix du gouvernement.

Falsification des résultats et structure oligarchique

Afin de garantir les résultats des élections nécessaires pour mener l'alternance au pouvoir, le gouvernement initia une période marquée par la manipulation des résultats électoraux par le parti en place. Le système parlementaire de l'Espagne de la Restauration était une fiction. Le système de la Restauration était fondé sur la falsification des résultats des élections pour perpétuer, sans modifications majeures, la structure oligarchique du pouvoir.

Le personnage clé de ce système était le cacique (le patron), un individu qui fondait sa puissance sur le réseau de bureaux qu'il possédait sur son territoire. Ces pratiques frauduleuses entraînèrent le déclin de la participation populaire, ce qui aboutit à une très forte abstention électorale.

Le Caciquisme : l'ampleur de la fraude électorale

Sous la Restauration, afin de maintenir l'alternance pacifique, il y eut une énorme corruption électorale qui dura 20 ans. Nous parlons du caciquisme, qui sévissait dans toute l'Espagne, surtout dans des régions comme l'Andalousie, le Pays basque ou la Galice.

Ce phénomène était influencé par la corruption économique, basée sur le grand pouvoir que certains individus exerçaient sur la société de l'époque pour promouvoir leur propre domination.

Classification des pratiques frauduleuses

À partir de ces éléments, nous pouvons classer ces corruptions :

• L'achat de votes : Les personnes touchées étaient des ouvriers, qui recevaient un type d'aide en échange de leur suffrage.
• La Tupinada : Consistait à ajouter des noms imaginaires ou des noms de personnes décédées sur les listes électorales.

Afin d'augmenter ces votes, des individus (comme les agriculteurs ou les éboueurs) étaient « déguisés » et votaient à la place de quelqu'un qui n'était pas présent. Tous ces cas de corruption étaient des mécanismes convenus et « non autorisés » officiellement, mais nécessaires à la réalisation des objectifs des partis gouvernementaux. Autrement dit, ils devaient suivre un règlement tacite.