Résumé et Analyse des Traités de Lazarillo de Tormes

Traité II : Le Clergé de Maqueda

Ce traité met en lumière la faim intense causée par l'avarice du clerc. Lazarillo doit user de nombreuses astuces pour survivre.

Traité III : L'Écuyer

Le thème de la faim persiste. Lazarillo entre au service d'un écuyer fier mais très pauvre, obsédé par un sens de l'honneur vide. Bien que Lazarillo soit encore un enfant, il a acquis de l'expérience. Il finit par découvrir la véritable situation de l'écuyer, malgré les tentatives de ce dernier pour la cacher.

Traité IV : Le Moine de la Merci

Ce traité rompt le rythme narratif. Le protagoniste prend un rôle de simple rapporteur, sans développement psychologique significatif. Lazarillo mentionne brièvement son service auprès d'un moine de la Merci.

Traité V : Le Buldero

Lazarillo sert un buldero, vendeur d'indulgences (bulles papales) qui accordaient des privilèges ou dispensaient de devoirs religieux. Ce maître est le plus débrouillard et sans scrupules. Lazarillo devient un spectateur muet de ses escroqueries et apprend à rester en marge.

Traité VI : Le Maître Peintre et l'Aumônier

Lazarillo sert brièvement un maître peintre de tambourins, puis un aumônier (porteur d'eau). Il reste 4 ans avec ce dernier, économise de l'argent (ahorros), achète des vêtements et une épée. C'est la transition de l'adolescence à l'âge adulte.

Traité VII : L'Archiprêtre de San Salvador

Lazarillo travaille ensuite avec un alguazil (shérif), mais quitte ce métier dangereux. Il devient finalement crieur public à Tolède, un poste obtenu grâce à l'archiprêtre de San Salvador. Il atteint une certaine stabilité sociale et matérielle ("le sommet de toute bonne fortune"), bien que sa situation (marié à la servante de l'archiprêtre, sur laquelle courent des rumeurs) soit ambiguë.

Naissance du Protagoniste Moderne : L'Anti-héros

Lazarillo est un anti-héros, un être social façonné par le monde difficile dans lequel il évolue. Le roman présente son parcours comme un processus éducatif ironique. Les différents traités montrent son apprentissage parallèle à la corruption de son innocence enfantine.

Thèmes et Style

Le Lazarillo de Tormes mêle humour, ironie et critique sociale, notamment envers la religion et l'hypocrisie. L'œuvre dépeint :

• Les difficultés de l'époque
• La dureté de la justice
• La misère morale des pauvres et des puissants
• Le mensonge omniprésent

Malgré tout, le ton général reste ironique et humoristique. L'intention pourrait être de valoriser le mérite personnel face à la lignée (linaje), montrant comment un personnage d'origine modeste peut s'élever socialement par ses propres moyens (même si cette ascension est ambiguë).

Style Linguistique

Le langage est naturel, souvent familier et simple, utilisant des tournures et dictons populaires. Le style prédominant peut être qualifié de rude. L'ensemble est caractérisé par un ton humoristique, ironique et parfois narquois de l'auteur (narrateur).