La Révolution Argentine : le régime d'Onganía (1966-1970)
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Accueil favorable du coup d'État de 1966
Le coup d'État a été bien accueilli dans les secteurs financiers libéraux, un optimisme qui s'est reflété sur le marché boursier où certains titres ont grimpé jusqu'à 70 points. Les entités commerciales comme l'ACIEL, l'UIA, la CGE et la Société Rurale ont exprimé leur enthousiasme, et leurs représentants ont assisté à la cérémonie d'investiture d'Onganía.
Les partis politiques, à quelques nuances près et à l'exception du radicalisme et de la gauche traditionnelle, ont accepté la nouvelle situation comme logique et raisonnable.
Les secteurs politiques et syndicaux du péronisme ont unanimement rejoint le coup d'État, tout comme Perón depuis son exil.
Le gouvernement autoritaire d'Onganía
Un modèle de gouvernance autocratique
Le modèle de gouvernance qu'a tenté d'imposer Onganía était une autocratie modernisatrice qui visait à changer la société par le haut, avec ou sans soutien populaire. Ce schéma présentait une autre variante de la pensée corporatiste, mais dans ce cas, il s'agissait d'un pouvoir d'État qui excluait expressément les groupes d'intérêt. Les partis politiques ont été interdits, l'activité syndicale a été soumise à une censure stricte, et les étudiants, intellectuels et artistes ont été pourchassés.
Le programme de la « Révolution argentine »
Onganía a déclaré son intention de rester indéfiniment au pouvoir et a proclamé le programme de la « Révolution argentine » pour restaurer l'économie, relancer la croissance et distribuer ses fruits afin d'obtenir la « paix sociale ». Le « Statut de la Révolution Argentine », approuvé par les trois commandants en chef, a créé un cadre réglementaire qui a remplacé la Constitution.
Politiques économiques et résultats
Au début de son administration, Onganía a tenté de surmonter la situation économique difficile en présentant un plan économique qui promettait une « grande transformation ». Les principaux objectifs étaient :
- La croissance de l'industrie
- L'équilibre de la balance des paiements
- La stabilité des prix
Pour atteindre ces objectifs, l'État aurait recours à des instruments monétaires, de change, budgétaires ainsi qu'au contrôle des salaires et des prix. Pour gagner la confiance des investisseurs étrangers, une loi a été adoptée, montrant qu'il n'y avait plus de « nationalisme pétrolier ». Ces mesures, ainsi que la confiance dans la stabilité du peso, ont contribué à créer un flux de capitaux vers le pays, ce qui s'est reflété dans les réserves nettes de la Banque centrale. La question du travail était essentielle dans ce programme : les salaires ont été gelés.
Impact sur l'économie argentine
En 1968, l'inflation a baissé et la balance des paiements s'est améliorée. Il y a eu une augmentation des travaux publics, avec un impact sur la croissance industrielle et l'emploi, grâce à la mise en œuvre de projets tels que le Plan routier national. Les importations de matières premières et de biens intermédiaires ont augmenté, en particulier les pièces de rechange pour les machines, le bois, le papier journal, l'aluminium, le cuivre et les produits chimiques. La réduction des tarifs d'importation a nui aux petites entreprises associées à la CGE, mais pas aux grandes entreprises liées à l'investissement étranger. Durant cet exercice, le peso a été remplacé par le peso ley 18.188. Finalement, des troubles sociaux et des manifestations ont forcé le gouvernement à accorder des augmentations de salaire.
La répression du mouvement étudiant
La Nuit des longs bâtons
À la fin de juillet 1966, Onganía a ordonné l'intervention dans les universités nationales, autorisant la police à utiliser la violence pour expulser étudiants et enseignants. La destruction a touché les laboratoires et les bibliothèques des établissements d'enseignement supérieur, ainsi que leur acquisition la plus récente et originale : un ordinateur. Cet événement est connu sous le nom de « La Nuit des longs bâtons ».
L'intervention a provoqué l'exode d'enseignants et de chercheurs, ainsi que la suppression des organisations syndicales étudiantes.