Révolution Française et Romantisme : Histoire des XVIIIe et XIXe Siècles

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Le XVIIIe Siècle (1700-1799) : La Révolution Française

La Révolution française est la période de l'histoire de France comprise entre l'ouverture des États généraux en 1789 et le coup d'État du 18 Brumaire (9-10 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte. Il s'agit d'un moment crucial de l’histoire de France, puisqu'elle marque la fin de l'Ancien Régime, avec le passage à une monarchie constitutionnelle, puis à la Première République.

Elle a mis fin à la royauté, à la société d'ordres et aux privilèges. Elle nous a légué la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui proclame :

  • L'égalité des citoyens devant la loi ;
  • Les libertés fondamentales ;
  • La souveraineté de la Nation, apte à se gouverner au travers de représentants élus.

Plusieurs centaines de milliers de personnes trouvèrent la mort durant cette révolution, notamment pendant la Terreur (16 594 personnes guillotinées) et pendant les tentatives de contre-révolution, la Guerre de Vendée entre autres.

La Société sous l'Ancien Régime et les Privilèges

L'Ancien Régime reposait sur l'existence de lois particulières, les privilèges (du latin lex privata, lois privées). Ces statuts concernaient non seulement les corps constitués tels que le clergé et la noblesse, mais aussi les provinces, les villes et les corporations.

La Révolution française, née d'une crise financière, concentra essentiellement discours et critiques sur les privilèges fiscaux du clergé et de la noblesse. Le poids des impôts était inégalement réparti entre ceux-ci et le Tiers État, alors que ce dernier était le plus productif.

Même à l'intérieur du Tiers État (qui représentait 95 % de la population), il y avait de fortes différences selon le métier, la province, voire la ville. Par exemple, les lois étaient différentes en Bretagne et en Languedoc.

L'Échec des Réformes Politiques et Fiscales

Louis XV et Louis XVI ne sont pas restés insensibles à la diffusion des idées nouvelles et au blocage des institutions. Mais ils n'avaient pas l'autorité de leur prédécesseur Louis XIV pour imposer aux privilégiés les changements nécessaires.

La Réforme Judiciaire

La Réforme judiciaire du chancelier de Maupeou, décidée à la fin du règne de Louis XV, fut abandonnée par Louis XVI qui céda devant les Parlements.

La Réforme Fiscale et le Déficit Budgétaire

Le problème des rois a toujours été le budget. Depuis le XVIIIe siècle, celui-ci était fortement déficitaire. En effet, le principal impôt direct, la taille, ne pesait que sur les non-privilégiés. Le souci des monarques était donc d'augmenter les rentrées fiscales.

Des impôts nouveaux, pesant sur tous, s’ajoutèrent aux impôts anciens :

  • La capitation (depuis 1701) : portait sur toutes les têtes, mais pesait plus en proportion sur les non-privilégiés.
  • Le vingtième : frappait tous les revenus (en théorie 1/20e du revenu), mais les nobles et le clergé le rachetaient, c'est-à-dire le payaient une fois pour toutes et en étaient ensuite dispensés.

Ces impôts nouveaux n'empêchèrent pas le déficit et la dette publique de se creuser tout au long du XVIIIe siècle. Le 19 février 1781, Necker publia le Compte rendu au roi par M. Necker, Directeur général des Finances, rendant ainsi public le budget du royaume.

L'État percevait 503 millions de livres de recettes pour 620 millions de livres de dépenses. Le service de la dette occupait à lui seul 310 millions de livres, soit la moitié des dépenses. L'opinion publique fut scandalisée d'apprendre que la cour dépensait 36 millions de livres en fêtes et pensions pour les courtisans.

La Journée des Tuiles et la Convocation des États-Généraux

La monarchie ne put faire aboutir aucune réforme fiscale à cause de l’obstruction systématique des Parlementaires. La Journée des Tuiles de Grenoble, qui eut lieu en 1788, illustre l'alliance contre-nature entre les Parlements et le peuple.

Les protestations des familles touchées par la crise économique se multipliant depuis mai, ces agitations poussèrent la garnison à intervenir le 7 juin. Celle-ci fut reçue par des jets de tuiles lancées par les habitants de Grenoble montés sur les toits.

Après la Journée des Tuiles, une assemblée des trois ordres (Noblesse, Clergé, Tiers État) appelée Réunion des États généraux du Dauphiné se réunit au château de Vizille près de Grenoble et décida la grève des impôts tant que les États généraux de la province n’auraient pas été convoqués par le roi pour les voter. En faillite et incapable de rétablir l’ordre, Louis XVI céda en août 1788 et convoqua les États-Généraux pour le 1er mai 1789.

L'Été 1789 : La Montée des Tensions à Paris

Louis XVI fit mine de céder au Tiers État. Mais, dès le 26 juin, il fit venir des troupes (20 000 hommes de régiments étrangers) sur la capitale. Or, l’opinion parisienne était agitée.

La bourgeoisie était déçue : pour l’instant, rien n’était sorti des débats à Versailles et elle craignait pour la survie de l’assemblée. Le peuple, lui, craignait que les troupes ne coupent les routes du ravitaillement des Parisiens, alors que, suite aux mauvaises récoltes de 1788, le prix du pain était au plus haut.

Début juillet, des émeutes éclatèrent aux barrières d’octroi. Le roi renvoya ses ministres jugés trop libéraux, parmi lesquels Necker, contrôleur des Finances, renvoyé le 11 juillet. La nouvelle fut connue à Paris le 12. Dans l’après-midi, dans les jardins du Palais-Royal, le journaliste Camille Desmoulins exhorta la foule à se mettre en état de défense, considérant le renvoi de Necker comme une attaque contre le peuple. Dans les jardins des Tuileries et aux Invalides, les Parisiens se heurtèrent au régiment dit du Royal-Allemand du prince de Lambesc, dont les soldats furent accusés d'avoir tué des manifestants.

Le 13 juillet, quarante des cinquante-quatre barrières d’octroi furent incendiées. Les réserves de grains des couvents furent pillées. Une milice bourgeoise se forma.

Le XIXe Siècle (1801-1900) : L'Ère du Romantisme

Le Romantisme est un mouvement qui prône la liberté de l'art. Il se caractérise par une volonté d'explorer toutes les possibilités d'expression artistique. On peut ainsi parler d'une réaction du sentiment contre la raison et contre l'empirisme, qui célèbre le mystère et le surnaturel, et cherche une évasion dans le rêve, la fantaisie, le morbide et l'exotisme.

Les valeurs morales et esthétiques du Romantisme ont introduit de nouvelles idées et de nouveaux sujets, influencés par d'autres domaines, notamment la peinture et la musique.

Le Romantisme en France

Le Romantisme en France fut un mouvement réactionnaire contre la littérature nationale, dominée par un classicisme qui n'était pas exactement un modèle d'imitation des classiques. Dans les littératures anglaise et allemande, le classicisme n'avait pas percé avec une telle intensité qu'en France ou en Espagne, bien que cette tendance fût très répandue au cours de ce siècle. En France, la tradition nationale gréco-romaine et la littérature classique se sont maintenues longtemps après la Renaissance.

Formation et Influences du Mouvement Romantique

La pensée romantique commença à se former autour de 1750 et atteignit sa conclusion environ un siècle plus tard. Elle fut forgée au XVIIIe siècle, fut contenue et même rejetée lors de la Révolution et du Premier Empire, et n'est venue à maturité que sous la Restauration. Son succès fut confirmé en 1830 lors de la célèbre bataille d'Hernani.

Bien que l'influence des Encyclopédistes, le romantisme germanique et l'intérêt pour le Moyen Âge soient importants pour comprendre le Romantisme (et surtout le Romantisme français), une autre influence majeure est celle de Rousseau (1712-1778).

Considéré comme le père du Romantisme, de nombreuses caractéristiques principales de la pensée romantique ont un ancêtre évident dans ses écrits :

  • L'exaltation et la contemplation de la nature ;
  • Les descriptions de paysages (notamment dans Julie, ou la Nouvelle Héloïse).

Rousseau marqua une tendance chez les romantiques, dont l'adepte direct en France fut Bernardin de Saint-Pierre, avec des œuvres comme La Chaumière indienne, Paul et Virginie et Les Harmonies de la nature.

Le Triomphe des Méditations Poétiques de Lamartine

Les Méditations poétiques de Lamartine parurent en 1820 et marquèrent les débuts de l'auteur ainsi que le début de la poésie romantique dans la littérature française. Elles connurent un grand succès.

Après la poésie sensuelle et sèche du classicisme tardif, l'originalité d'un poète qui osait être émotionnel et honnête choqua positivement le public français. Les principaux thèmes de la poésie lyrique de Lamartine sont l'amour platonique comme un épanchement menant vers le Divin.

Des poèmes comme Le Lac, L'Isolement, La Chute ou La Vallée portèrent à la perfection cette poésie personnelle, sentimentale et descriptive, élégiaque et fiévreuse, qui fut un triomphe du Romantisme.

D'autres poèmes, tels que Le Temple et L'Immortalité, inaugurèrent une poésie philosophique et religieuse d'un nouveau son, dont Victor Hugo et Alfred de Vigny devaient s'inspirer, et que Lamartine porta à sa perfection dix ans plus tard dans les Harmonies.

Le lyrisme de Lamartine comporte de nombreux composants néoplatoniciens, y compris des réminiscences des anciens poèmes indiens, comme le Mahabharata, le Ramayana et les Vedas.

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