La Seconde République Espagnole (1931-1936) : Défis et Chute
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La Seconde République Espagnole (1931-1936)
Problématique : Les défis de l'instauration républicaine
En quoi instaurer une nouvelle république est-il si difficile pour l’Espagne?
De la monarchie à la République : Le basculement de 1931
La tentative de maintenir la monarchie mène à la proclamation de la République après les élections.
30 janvier 1930 - 14 avril 1931 : La « Dictablanda » du général Berenguer tente de restaurer le fonctionnement constitutionnel de 1923.
Selon Ortega y Gasset, l'« Erreur Berenguer » révèle le discrédit de la monarchie.
1930 : Signature du Pacte de Saint-Sébastien.
12 décembre 1930 : La garnison de Jaca est écrasée.
14 février 1931 : Berenguer démissionne et est remplacé par Aznar.
12 avril 1931 : Élections municipales convoquées.
14 avril 1931 : Après la victoire républicaine aux élections municipales, diverses républiques sont proclamées dans les villes. Le roi doit se résoudre à quitter le pays sans abdiquer.
Francesc Macià proclame la République catalane. Le 2 août 1931, un statut d'autonomie est adopté.
La difficile consolidation de la République (avril-déc. 1931)
Les signataires du Pacte de Saint-Sébastien forment un gouvernement provisoire, dirigé par Alcalá Zamora.
Ce gouvernement a pour objectif de former des Cortès constituantes et de rédiger une nouvelle Constitution.
En attendant les élections des Cortès, le gouvernement met en place des mesures urgentes, orientées à gauche.
Juin 1931 : L'élection des Cortès constituantes légitime le changement de régime. Alcalá Zamora est confirmé comme chef du gouvernement.
Décembre 1931 : Adoption de la Constitution. Elle définit l'Espagne comme une « République démocratique de travailleurs », instaure un parlementarisme monocaméral, est restrictive envers la religion, et confère au Président un « pouvoir modérateur » lui permettant de dissoudre la chambre deux fois. Un Tribunal des garanties constitutionnelles est créé.
L'Espagne adhère à la SDN après avoir renoncé à la guerre.
Les réformes progressistes (déc. 1931 - nov. 1933)
L'objectif est de moderniser les structures du pays, mais une forte division des forces politiques entrave ce processus.
Séparation radicale de l'Église et de l'État, marquée par des incendies de couvents le 11 mai 1931.
Réforme militaire d'Azaña et réforme éducative : laïcisme et libéralisme inspirés du modèle français.
La réforme de l'État accorde plus d'autonomie à la Catalogne et au Pays basque, et le droit de vote aux femmes est instauré.
Largo Caballero met en place des réformes du Code du travail et une réforme agraire pour réduire le latifundisme.
Contexte économique défavorable.
Janvier 1933 : Insurrections en Andalousie.
La réorganisation de la droite, l'hostilité de l'armée envers le régime et la division de la gauche (notamment avec les radicaux) entraînent un changement radical de la politique.
Soulèvement militaire de Sanjurjo.
1933 : Création de l'Union Militaire Espagnole (UME).
Le "Bienio Negro" : L'ère conservatrice (nov. 1933 - fév. 1936)
José María Gil Robles rassemble la CEDA (Confédération Espagnole des Droites Autonomes).
19 novembre 1933 : Large victoire de la droite aux élections, accentuée par la désunion de la gauche.
L'objectif est de freiner les réformes du premier gouvernement républicain et d'amnistier les partisans de Primo de Rivera.
Une forte polarisation des partis politiques, entre droite et gauche, s'accentue.
Une répression implacable est menée contre les mouvements de protestation et les grèves nationales.
Franco est nommé Chef d'État-Major.
1935 : Forte crise due à des scandales politico-financiers.
Alcalá Zamora refuse de céder le pouvoir à la CEDA.
Février 1936 : Alcalá Zamora convoque de nouvelles élections.
Le Front Populaire et le chemin vers le coup d'État (fév.-juil. 1936)
En réaction à la politique conservatrice, toutes les forces de gauche se regroupent et remportent les élections.
Casares Quiroga devient président du gouvernement, et Azaña président de la République.
Amnistie des condamnés de 1934, rétablissement du statut d'autonomie de la Catalogne, et relance de la réforme agraire.
Forte conflictualité sociale, alimentée par la gauche radicale et le rejet de la droite.
Complot militaire ourdi par les forces de droite et d'extrême-droite, dirigé par le général Mola.
13 juillet 1936 : L'assassinat de José Calvo Sotelo, figure de la droite, précipite le soulèvement militaire contre la République, initié depuis le Maroc le 17 juillet 1936.