Simón Bolívar : L'Épopée de l'Indépendance Sud-Américaine
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Contexte de l'Indépendance Sud-Américaine
La mission de garantir l'indépendance de l'Amérique du Sud est née dans un contexte de vide de pouvoir en Espagne, suite à l'invasion napoléonienne et à l'affaiblissement de l'Empire espagnol.
Le Venezuela Saisit l'Instant
- L'aristocratie de Caracas initie une révolte et un mouvement d'émancipation.
- La population propage l'idéal révolutionnaire.
En Espagne, Vicente Emparan ordonne de contrôler la situation, révoque le gouvernement de Caracas et le capitaine-général.
19 Avril 1810 : Première Étape vers l'Indépendance
Cette date marque un tournant décisif pour le Venezuela.
Bolívar Diplomate et Stratège
Stratégies pour Consolider l'Économie Vénézuélienne
Dès le 19 avril 1810, des stratégies sont mises en œuvre pour consolider l'économie du Venezuela et légitimer le gouvernement naissant par une diplomatie extérieure, cherchant le soutien des pays les plus puissants.
Objectifs du Conseil Suprême
- Retirer le gouvernement espagnol et les charges militaires.
- Envoyer des émissaires dans les grandes villes (Guayana, Coro, Maracaibo) pour obtenir leur adhésion.
- Déléguer des représentants dans d'autres pays (États-Unis, Londres, Curaçao) pour obtenir un soutien.
Bolívar offre ses services au Conseil Suprême, qui les accepte et l'envoie à Londres. Il s'y rend pour observer le pays et prendre contact avec Francisco de Miranda.
L'Échec de la Mission Diplomatique à Londres
Malgré les efforts de Bolívar, la mission diplomatique échoue. L'Angleterre, ayant perdu ses colonies en Amérique du Nord, privilégie le développement de son commerce et ne soutient pas le Venezuela dans son indépendance.
Bolívar et les Campagnes Militaires
Retour de Londres et Instabilité Politique
Bolívar retourne de Londres face à l'instabilité politique. Il participe à la formation de la Société Patriotique de Caracas et s'engage aux côtés de Miranda dans la Première République.
Lors du tremblement de terre de Caracas en 1812, Bolívar prononce sa célèbre phrase sur la nature.
Après la perte de la Première République, Bolívar est exilé en Colombie.
Le Manifeste de Carthagène (15 Décembre 1812)
Bolívar rédige le Manifeste de Carthagène, analysant les erreurs de la Première République et demandant l'aide du gouvernement pour reconquérir la République.
La Campagne d'Orient
Un groupe de patriotes envahit l'est du Venezuela, mené par des figures comme Santiago Mariño, Manuel Piar et José Francisco Bermúdez. Après plusieurs tentatives, ils prennent Cumaná et établissent un gouvernement.
Santiago Mariño est alors proclamé « Libérateur de l'Orient ».
Cependant, des conflits et des rivalités politiques émergent au sein de l'armée patriote.
La Campagne Admirable (1813)
Bolívar mène une campagne depuis l'ouest du pays en 1813, envahissant le territoire de Táchira jusqu'à Caracas.
Le Décret de Guerre à Mort
Bolívar proclame le Décret de Guerre à Mort avec plusieurs objectifs :
- Effrayer les soldats de l'armée royaliste.
- Marquer la différence : la guerre est contre l'Empire espagnol, non contre les Américains.
- Faire prendre conscience que le mouvement est national et américain.
Les victoires s'accumulent, permettant la restauration de la Deuxième République et la reconnaissance de Bolívar comme « Le Libérateur ».
La Chute de la Deuxième République (1814)
L'année 1814 est marquée par plusieurs épisodes, notamment l'émergence de José Tomás Boves. La bataille de La Puerta est dévastatrice pour l'armée patriote, qui est détruite. Bolívar se retire vers l'est, et la République est perdue.
Bolívar passe par Carúpano et défend les droits de la Deuxième République.
L'Exil en Jamaïque et la Lettre Prophétique
Bolívar part en exil en Jamaïque. C'est là qu'il rédige la célèbre Lettre de la Jamaïque, dans laquelle il offre un aperçu de la guerre d'indépendance, critique le système colonial, prédit la forme future des gouvernements des nations, souligne l'incapacité de l'Espagne à maîtriser l'Amérique et sollicite l'assistance de pays étrangers.
Les Campagnes de Libération Cruciales
Le Soutien d'Haïti
Bolívar demande l'aide du président d'Haïti, Alexandre Pétion, et prend le territoire avec d'autres patriotes.
À Ocumare et Carúpano, un décret est promulgué pour accorder la liberté aux esclaves noirs.
Conflits entre Piar et Bolívar
Manuel Piar, qui dirige la prise des territoires du sud et la distribution des propriétés aux officiers et soldats, ne reconnaît pas Bolívar comme chef suprême. Ces rivalités politiques et de pouvoir affectent l'armée patriote.
Manuel Piar est fusillé en 1817.
Le Congrès d'Angostura (1819)
Le Congrès d'Angostura est installé le 15 février 1819. Bolívar est nommé président de la République.
Ce congrès jette les bases de l'union de la Nouvelle-Grenade et du Venezuela pour former la Grande Colombie.
La Campagne de Libération de la Nouvelle-Grenade
Cette campagne est marquée par plusieurs batailles, dont Gamarra et Queseras del Medio, avec pour objectif de libérer la Nouvelle-Grenade de Pablo Morillo.
Parmi les patriotes notables figurent Páez, Plaza, Bermúdez, Mariño, Soublette, Pedro Camejo (le premier soldat noir à se distinguer) et Urdaneta.
La Bataille de Carabobo (1821)
Cette victoire décisive scelle l'indépendance du Venezuela.
Les Victoires de Sucre
Antonio José de Sucre mène les batailles de Pichincha et Bomboná, déclarant l'indépendance de l'Équateur et de la Colombie.
Au Pérou, les batailles de Junín et Ayacucho sont remportées. À Ayacucho, Bolívar accorde à Sucre le titre de Maréchal.
La Création de la Bolivie
Les membres de l'Assemblée déclarent l'indépendance de la Bolivie. Bolívar est nommé Président du Congrès, qui devient une assemblée constituante. Bolívar organise le gouvernement, puis Sucre prend la présidence.
Bolívar présente un projet de constitution provisoire, qui est approuvé par le Congrès.
Le Congrès de Panama (1826)
Tenu à Panama City, ce congrès vise à promouvoir l'unité et la solidarité entre les nations. Son objectif est de créer une confédération de nations indépendantes.
Les gouvernements de la Colombie, du Mexique, d'Amérique Centrale, de Buenos Aires, du Chili et du Brésil y participent. Les États-Unis sont exclus.
Un traité d'union, de ligue et de confédération perpétuelle est signé, prévoyant une armée commune et un système de gouvernement unifié. Un décret d'abolition de l'esclavage est également adopté.
La Dissolution de la Grande Colombie
Malgré les efforts de Bolívar pour réaliser l'unité, le mécontentement et l'envie ne sont pas partagés par tous, menant à la dissolution de la Grande Colombie.
Conflits Politiques et la Cosiata
Le conflit entre le Président Bolívar et le Vice-Président Santander, ainsi que le rejet de Santander par Páez, mènent à la Cosiata, un mouvement sécessionniste mené par Páez, alimenté par les conflits entre centralistes et fédéralistes.
Bolívar pardonne les participants et rétablit Páez.
Le Congrès demande à Bolívar de prendre les fonctions de dictateur pour éliminer toute concentration de pouvoir.
L'Attentat contre Simón Bolívar (25 Septembre 1828)
À Bogota, le 25 septembre 1828, un attentat a lieu contre Bolívar. Le palais est pris d'assaut. Manuela Sáenz, sa compagne, joue un rôle crucial en le sauvant. Les conspirateurs sont tués ou emprisonnés. Manuela Sáenz est surnommée « La Libératrice du Libérateur ».
Derniers Événements et Héritage
Congrès Constitutif du Venezuela
Le Venezuela se sépare de la Grande Colombie.
La Mort de Sucre
Sucre démissionne de la présidence de la Bolivie et se dirige vers Bogota pour agir comme médiateur avec les séparatistes et empêcher la désintégration de la Grande Colombie. Cependant, les séparatistes l'assassinent, craignant qu'il ne rejoigne Bolívar.
L'Épée du Pérou
En 1825, après la victoire de Junín, la municipalité de Lima offre à Bolívar cette épée, symbole de ses exploits de libérateur.