Simone de Beauvoir et le Génie Féminin : Entre Incertitude et Libération

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L'incertitude du génie féminin selon Beauvoir

Néanmoins, la forme du génie féminin reste incertaine, et Simone de Beauvoir nuance ainsi le propos de Rimbaud sur lequel elle s’était précédemment appuyée : « il n’est pas sûr que ces ‘mondes d’idées’ soient différents de ceux des hommes ». NB : Cette prudence avait déjà été annoncée par l’emploi de l’adverbe « peut-être » avant la citation rimbaldienne. Simone de Beauvoir n’envisage pas nécessairement une différence entre génie masculin et féminin, car dans un premier temps, « c’est en s’assimilant » à l’homme que la femme « s’affranchira ». La revendication et la certitude sont donc seulement celles d’une égalité entre homme et femme. Les « singularités » du genre féminin restent de l’ordre de l’incertitude et des « anticipations bien hardies ». Simone de Beauvoir s’éloigne ainsi de la hardiesse de Rimbaud et affirme sa prudence.

Une revendication essentielle pour l'humanité

Face aux incertitudes quant à la forme du génie féminin et sa singularité, Simone de Beauvoir réaffirme cependant ses certitudes dans la dernière phrase qui résume avec force et persuasion sa revendication : « ce qui est certain ». L’utilisation du présent de vérité générale renforce ici cette certitude.

Simone de Beauvoir montre dans cette dernière phrase son impatience à travers l’expression « il est grand temps » et l’adverbe « enfin ».

Un avenir meilleur pour la femme apparaît comme nécessaire non seulement pour elle – « les possibilités de la femme ont été étouffées », le participe passé « étouffées » révélant l’intérêt vital de laisser la femme exprimer son génie, « dans son intérêt » – mais aussi pour l’humanité entière : « les possibilités de la femme ont été [...] perdues pour l’humanité », « dans celui [l’intérêt] de tous ». Le participe passé « perdues » et le pronom « tous » font apparaître la femme comme l’avenir de l’homme.

Synthèse sur le génie féminin et la libération

Simone de Beauvoir affirme l’existence d’un génie féminin jusque-là nié, car la femme est asservie par l’homme. Elle affirme sa confiance en un avenir meilleur pour la femme qui saura conquérir sa liberté. Néanmoins, elle reste incertaine quant à la forme de ce génie féminin : la question de la différence entre la femme et l’homme reste sans réponse sur ce point. Elle revendique toutefois une libération de la femme nécessaire tant pour l’épanouissement de cette dernière que pour celle du genre humain dans son ensemble.

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