Théâtre du XXe siècle : Mythes et Symbolisme
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La réécriture des mythes antiques au XXe siècle
Le mythe d'Œdipe : Gide et Cocteau
Dans la lignée de la pièce Œdipe de Sophocle, des auteurs comme André Gide (Œdipe) et Jean Cocteau (La Machine infernale) témoignent à la fois d'une volonté de retourner à la grandeur tragique, mais aussi d'un désir de désacraliser la forme mythique à travers la modernisation du récit. Ceci n'est cependant qu'une allégorie, car l'histoire d'Œdipe s'identifie au tragique mystérieux de la fatalité dans la période de l'entre-deux-guerres.
Le mythe d'Électre : Giraudoux et Sartre
Jean Giraudoux (Électre)
Le thème principal est celui du conflit insoluble entre les grandes aspirations de l'être humain et la réalité qu'il doit vivre. Électre est une pièce de théâtre violente. C'est une allégorie de la France et des Français pendant la Seconde Guerre mondiale : une ville envahie, occupée par les Allemands.
Jean-Paul Sartre (Les Mouches)
Il situe sa pièce dans la Grèce antique, avec en toile de fond un événement historique : l'exécution de cinquante otages français après un acte terroriste réalisé par les résistants français contre les Allemands. Sartre refuse un théâtre de caractère psychologique et réaliste et revendique un théâtre austère, moral et mythique où de grandes circonstances affligent les personnages.
Le mythe d'Antigone
En actualisant la pièce Antigone de Sophocle, l'esprit de cette œuvre est renouvelé. L'objectif est de montrer le conflit entre la justice naturelle et la loi, ainsi qu'une vision tragique de l'existence.
Le théâtre symboliste
La contraignante mimesis naturaliste va être ressentie et dénoncée par certains comme un carcan étouffant. Pour eux, la réalité sensible n'est que l'apparente illusion d'une réalité spirituelle supérieure. La vocation du créateur, pour les symbolistes, est de s'employer à déchiffrer les signes et les correspondances à travers lesquels le monde reflète cet au-delà et nous permet de communiquer avec lui. Ils proclament l'absolue suprématie de la parole poétique.
Il n'y a pas de texte doctrinal exposant systématiquement la conception symboliste de la représentation. Aucun critique, aucun poète n'eut la volonté ou la possibilité de se livrer à une analyse systématique des implications que la pensée symboliste devrait avoir sur l'écriture dramatique ou la pratique de la représentation.
Le symbolisme et la mise en scène
Hostile à tout déploiement scénographique, le théâtre symboliste entend renoncer à la plupart des acquis techniques hérités des deux derniers siècles. L'objectif reste d'éviter toute interférence visuelle, notamment ce qui pourrait brouiller la communion poétique, l'irradiation de la parole dans l'imagination rêveuse du spectateur.
Le symbolisme et l'acteur
À travers les vibrations, le grain particulier, les intonations plus ou moins approximativement calculées de son organe vocal, l'acteur symboliste épaissit et dégrade la pureté du verbe et son pouvoir d'irradiation. Pour contrer cela :
- Jarry propose une irréalisation de la gestuelle, une diction psalmodiée et le retour au masque. C'est une façon d'arracher le comédien à son humanité quotidienne.
- Maeterlinck préconise de substituer à l'acteur un double mécanique.