Thèmes Majeurs de la Génération de 27 : Amour, Mort, Solitude et Engagement

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Sujets de la Génération du 27

Les sujets abordés par la Génération du 27 couvrent les thèmes intemporels de la poésie : l'amour, la mort, la solitude, etc. Ces thèmes se retrouvent aux côtés de deux nouvelles approches. Premièrement, les poèmes issus d'un jeu, d'une expression spontanée. Deuxièmement, les poètes de cette génération ont développé, à maturité, des questions sociales et un engagement profond.

Amour : Une Exploration Profonde

Presque tous les poètes de la Génération du 27 ont chanté l'amour. Parmi eux, trois se distinguent particulièrement par leur approche : Cernuda, Aleixandre et Salinas.

  • Pour Cernuda et Aleixandre, l'amour est conçu comme un abandon total, héritant d'une vision romantique.
  • Pour Salinas, l'amour représente un effort quotidien, une construction qui doit être entretenue dans le temps pour se protéger.

Le Temps Perdu : Une Quête Fondamentale

La notion de temps perdu est un problème fondamental pour la Génération du 27. Le poète cherche à saisir ce temps qui échappe chaque jour. Ce sentiment est exacerbé par l'expérience de l'exil, la séparation de la terre et la perte des repères quotidiens. Alberti est le poète qui illustre le plus cette thématique.

L'Engagement Civil : De l'Indifférence à la Prise de Conscience

Dans leur phase initiale, les poètes de cette génération ne manifestent pas un grand intérêt pour les questions sociales. Lorca et Emilio Prados sont parmi les premiers à développer une poésie civique, exprimant l'angoisse face au chaos du monde. L'injustice subie par les victimes innocentes est illustrée par des images dépeignant le désordre social, notamment dans des œuvres comme Poète à New York.

C'est après le désastre de la Guerre Civile que la plupart des membres de la génération prennent conscience de leur situation dans le monde, de l'exil, de la mort et de la douleur. Chaque poète exprime cette prise de conscience à sa manière. Par exemple, Cernuda estime que la vraie Espagne a disparu après la guerre civile, se considérant comme un voyageur, un citoyen de nulle part. En bref, une génération initialement étiquetée comme déshumanisée, qui devient au fil du temps un témoignage littéraire de résistance et de solidarité.

La Solitude : Le Reflet du Déracinement

Le thème de la solitude, ce fossé profond qui se reflète dans le miroir du poète, est au centre de nombreuses œuvres de ces auteurs. Emilio Prados représente le mieux cette image du déracinement de l'homme et du monde. Le puits ou le jardin clos sont des symboles utilisés pour évoquer l'échec de la communication. La solitude est également au cœur de l'œuvre de Cernuda, une solitude née de l'échec du désir.

La Mort : Entre Crainte et Acceptation

Aucun poète n'accepte la mort avec la sérénité de Manrique. L'homme du XXe siècle fait face à la mort comme une bête invincible ou un grand mystère, toujours empreint de crainte. Pour Cernuda, la mort est identifiée à l'oubli, comme dans Donde el olvido envuelve sellada. Le poète Lorca, quant à lui, lutte quotidiennement avec la mort. Son exécution fut la confirmation d'un destin tragique, souvent présent dès le début de sa poésie et dans le drame de ses personnages.

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