Théories Criminelles : Stress, Association Différentielle et Risque Triple

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Sources de Stress et Comportement Criminel

Pour Merton, les sous-cultures sont une source de tension, caractérisée par l'écart entre les objectifs sociaux à atteindre et les moyens disponibles pour y parvenir. Agnew identifie trois sources principales de stress :

  • L'impossibilité d'atteindre des objectifs sociaux positifs : aspirations versus réalisations effectives, récompense réciproque versus résultats concrets.
  • La privation d'avantages que l'on possède ou est censé posséder.
  • L'exposition inévitable à des situations négatives.

Cette théorie postule que le stress commence et peut mener à la commission de crimes. Les éléments clés sont :

  • Alimentation : Les trois points mentionnés ci-dessus.
  • Émotions négatives : Comme la colère, qui fournit l'énergie nécessaire à l'action.
  • Comportement correctif : Tel que le crime.
  • Exemption de stress : Le comportement criminel comme moyen d'y parvenir.

Selon Agnew, les facteurs déclencheurs et les préjugés poussent les individus à faire face à la tension. Le stress chronique peut prédisposer les individus à une carrière criminelle prolongée.

Association Différentielle et Genèse des Comportements Criminels

Sutherland suggère que la criminalité résulte non pas de l'insuffisance de certains individus, mais de l'apprentissage de comportements criminels au sein de groupes. Les individus attribuent une signification particulière à certaines expériences, puis généralisent, développant ainsi leur propre vision du monde. Cette théorie se concentre sur le processus individuel, cherchant à comprendre pourquoi certaines personnes commettent des crimes et d'autres non. Sutherland a développé deux théories principales : le comportement criminel est appris, et il a décrit le processus d'apprentissage :

  • Le comportement criminel est appris, il n'est ni hérité ni inventé.
  • Il se produit au sein de groupes intimes.
  • L'apprentissage se fait par l'interaction sociale.
  • On apprend à déformer les codes juridiques.
  • On apprend des techniques et des motivations criminelles.
  • L'intensité de l'association différentielle peut varier en fréquence, durée, etc.
  • Deux mécanismes d'apprentissage sont identifiés : l'association par stimulation et l'imitation de modèles.
  • Les raisons et les besoins ne distinguent pas les criminels des non-criminels et n'expliquent pas le comportement.
  • Les individus deviennent criminels par association différentielle, qu'elle soit positive ou négative. Les associations neutres peuvent promouvoir la prévention du crime.

Théorie du Risque Criminel Triple de S. Redondo

Ce modèle vise à définir le risque de criminalité ou à expliquer l'origine du comportement antisocial et criminel par la confluence et l'interaction de différents facteurs de risque. Redondo Illescas propose une classification en trois groupes majeurs de risques :

  • Les risques personnels.
  • Le soutien prosocial.
  • Les opportunités de commettre un crime.

Le crime et les processus qui y mènent deviennent plus probables lorsque les risques de ces trois catégories se combinent. C'est la contribution la plus significative de la théorie du triple risque. Ces trois dimensions représentent non seulement des risques de criminalité, mais aussi des mécanismes de protection contre celle-ci. Le modèle TRD suggère que le risque pénal d'un individu à un moment donné dépend de la combinaison en lui d'aspects de protection issus de trois sources étiologiques différentes : les dispositions et compétences personnelles, le soutien social, et les opportunités de crime.

Parmi les facteurs de risque individuels ou personnels, on trouve l'impulsivité, la recherche de sensations fortes, un faible niveau d'intelligence, une faible motivation à réussir, etc. Parmi les facteurs de risque sociaux, on note un faible revenu familial, des conflits avec les parents, leur alcoolisme, une discipline parentale incohérente, la fréquentation de pairs délinquants, etc.

De même, les facteurs de protection individuels ou personnels incluent la maîtrise de soi, la motivation à s'améliorer, une estime de soi réaliste, la capacité à ressentir la culpabilité, une bonne empathie, etc. Les facteurs de protection sociaux comprennent des modèles positifs, des amis prosociaux, le contrôle informel, et le fait de vivre dans des quartiers non délinquants, etc.

Le modèle TRD classe tous les risques connus en trois groupes qui affectent un individu ou un groupe d'individus, influençant leur tendance à commettre des crimes. Une source de risque est constituée par les opportunités, qui incluent également les situations, avec un poids équivalent aux facteurs individuels et sociaux.

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