Verdun: La Guerre des Tranchées et la Violence de Masse
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Dès la fin de l'année 1914, la guerre de position succède à la guerre de mouvement. Les armées française et allemande s'enterrent alors dans des tranchées. En février 1916, les Allemands attaquent les lignes françaises à Verdun; leur offensive est stoppée par les troupes françaises, sous le commandement du général Pétain, qui résistent. De février à décembre 1916, le front reste globalement identique.
Les conditions de vie dans les tranchées sont très dures: les soldats vivent dans la boue, l'humidité et le manque d'hygiène; ils sont mal équipés pour résister au froid, ils ont faim, soif et dorment peu. Dans les tranchées, le soldat craint en permanence la mort et celle de ses compagnons d'armes: la mort et la peur sont donc omniprésentes.
Les soldats sont exposés à des bombardements incessants, assourdissants et angoissants qui épuisent et traumatisent. À Verdun, plus de 30 millions d'obus sont tirés. La puissance de feu de l'artillerie moderne cause 75% des pertes. Pour mieux tuer, on invente ou perfectionne de nombreuses armes que l'on fabrique industriellement: les gaz, les lance-flammes, la mitrailleuse, les mines, les tanks. Ainsi, à Verdun, les pertes allemandes et françaises sont énormes: plus de 300 000 morts et plus de 400 000 blessés. Les soldats de première ligne subissent des violences extrêmes, une brutalisation, pendant les assauts sanglants et inutiles de la tranchée ennemie où les soldats se battent à la baïonnette et au couteau. Dans les tranchées, la guerre industrielle coexiste désormais avec les combats au corps-à-corps.
Les soldats sont profondément démoralisés par les conditions de vie et par l'horreur des combats. Ils obéissent par sens du devoir patriotique, par un devoir de solidarité vis-à-vis de leurs camarades, mais aussi par peur de la sanction. Enfin, le maintien des liens avec les familles, grâce à la correspondance et aux rares permissions, joue un rôle essentiel dans le moral des soldats et de l'arrière. L'obéissance des soldats a cependant des limites et, en 1917, les soldats français se mutinent: ils refusent d'obéir puisqu'ils refusent de mourir dans des offensives meurtrières et inutiles. Néanmoins, ces mutineries sont rares.
Premier conflit de l'âge industriel, la Première Guerre Mondiale marque un tournant à cause des violences du champ de bataille: la bataille de Verdun, qui a duré de février à décembre 1916, est désormais devenue le symbole de la guerre des tranchées et de la violence de masse, par la violence des combats et le nombre de morts.