Wittgenstein : Éthique, langage et rôle de la philosophie

L'éthique dans la pensée de Wittgenstein

Dans le Tractatus, nous lisons qu'« il ne peut y avoir de propositions éthiques ». Cependant, Wittgenstein offre une autre vision de la question dans sa Conférence sur l'éthique, où il a cessé de croire que la description générale des propositions puisse être la vérité, en ces termes.

Les deux sens du mot « bon »

Il distingue deux sens du mot « bon » :

• Sens relatif : « Bon » signifie ce qui satisfait à une norme prédéterminée.
• Sens absolu (éthique) : Il ne peut être défini facilement, car nos mots ne peuvent exprimer que des sens naturels, des faits. L'éthique, si elle existe, est surnaturelle et ne se manifeste pas comme les choses auxquelles nous nous référons dans les jugements relatifs.

Pour en parler, nous devons utiliser des exemples, des comparaisons, des métaphores. Si nous examinons ces faits, nous voyons qu'ils n'existent pas derrière eux.

Les expériences éthiques surnaturelles

Wittgenstein décrit trois expériences éthiques : l'étonnement, la sécurité et la culpabilité. Ce sont clairement des expériences surnaturelles qui semblent réelles, mais sont indescriptibles. Elles n'ont pas de sens logique, car l'absence de sens est leur essence même. Elles cherchent à aller au-delà du langage, de la simple expérience des faits. Elles n'ajoutent donc rien à la connaissance humaine, mais elles sont une tendance dans l'esprit de l'homme.

Le rôle de la philosophie : Tractatus et Recherches

Selon Wittgenstein, la philosophie encourage la clarification des propositions et aide à ne pas se laisser détourner par les formes trompeuses du langage commun. Ce n'est pas une science. Étant dénuées de sens, les propositions philosophiques sont créées par l'incompréhension de la langue.

La méthode philosophique selon Wittgenstein

La méthode consiste à « ne rien dire, mais ce que l'on peut dire, et chaque fois que quelqu'un disait quelque chose de métaphysique, de démontrer qu'il n'a pas donné de sens à certains signes ».

Ces déclarations n'ont pas de sens, car elles tentent de dépasser les limites du langage et du monde, et on ne peut rien dire sur le monde dans son intégralité. Le silence définit le champ de la mystique pour cette raison.

Langage scientifique et mystique

Le langage scientifique est le seul qui ait du sens et il est considéré comme un modèle et un idéal. Mais il est possible d'accéder à la mystique au-delà du langage, là où résident les vrais problèmes de l'Homme.

Entre ces deux zones se définit la philosophie comme l'activité critique du langage. Mais il ne rejette pas les réalités qui se situent au-delà. Le fait que quelque chose soit inexprimable ne signifie pas qu'on ne peut pas l'enseigner ou le comprendre, et cette réalité est précisément la plus importante.

Les fonctions de la philosophie

Par conséquent, le rôle de la philosophie est d'étudier les jeux de langage pour éliminer les faux problèmes qui découlent de leur utilisation complexe. Elle a deux fonctions :

1. Descriptive : Connaître et décrire les faits.
2. Thérapeutique : Identifier les abus de langage qui créent ces pseudoproblèmes philosophiques (métaphysiques).