La conscience et la liberté selon Sartre

Classified in Philosophie et éthique

Written at on français with a size of 8,41 KB.

Nous constatons que nos expériences sont les nôtres. Quelque chose qui ramène nos expériences à nous.

C’est une compréhension statique du rapport de soi à soi.

(Je suis là, j'ai cette expérience …)

La conscience me met en relation avec un monde dans lequel j'agis.

Qu’est-ce que cela implique pour moi concrètement et pour ma conscience d'être toujours en train d'agir dans un monde, ce rapport dynamique au monde.

  1. Le rapport au monde

Ce rapport au monde impliqué par la conscience c'est d'abord que ma conscience me dirige toujours vers autre chose que moi-même.

Quand j'ai conscience de quelque chose, la conscience me dirige vers cette chose.

Perception d'arnac pour Sartre, Situation I : “S’arracher à la moite intimité gastrique pour filer là-bas par delà soi (au-delà de nous-même) vers ce qui n’est pas soi près de là et cependant hors de lui”

Sartre se prend pour un écrivain.

Quand on perçoit quelque chose, notre conscience nous dirige vers ça, nous fait sortir de nous-même mais sans s’identifier à cette chose.

= Notre conscience est “hors de lui, hors de moi”

“Du même coup la conscience s’est purifiée [...] il n’y a plus rien en elle sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors soi”

La conscience est vide, en elle il n’y a rien. Elle me dirige toujours vers autre chose.

INTENTIONNALITÉ = Toute conscience est conscience de quelque chose.


  1. Rapport à moi-même Qu’est-ce qui se passe lorsque que la conscience se tourne vers moi-même”

Sartre, Situation I “Si par impossible vous entriez ‘dans’ une conscience vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors [...] car la conscience n’a pas de ‘dedans’”.

Il n'empêche que je fasse des expériences d’introspection, je me demande ce que je suis.

Je me vois moi-même comme autre chose que moi-même, je fais de moi un objet de ma propre perception, je deviens donc différent de ce que je suis.

Je suis toujours dans une situation = FACTICITÉ - Ce que je suis dans les faits (SARTRE)

Et je suis toujours une TRANSCENDANCE - toujours au-dessus (de ces faits) à leur donner un sens.

Un objet est en soi alors que le sujet est en soi.

Un objet est toujours identique à elle-même

La conscience me rend toujours différent de moi-même.

Sartre - L’enfer c'est les autres

Je suis pris dans une situation compromettante, quelqu'un d’autre en est témoin. = Je dois reconnaître qu’il a raison. L’autre qui me voit comme ça, il va assumer que je suis comme ça. L'enfer c'est que l’autre me juge par une situation quand je suis toujours une autre chose. - Je suis forcé d’assumer la véracité de mes actes.

La conscience par sa transcendance implique une liberté totale. C’est moi qui donne à chaque instant le sens de ce que je suis.

Sartre, l'Être et le néant : Prend l’exemple d’un garçon de café (un serveur), il a l'impression que le garçon de café joue à être un garçon de café, il essaye de montrer à ces clients qu’il est complètement dans son activité : “Des précautions pour enfermer l’Homme dans ce qu’il est.”

C‘est lui qui choisit à chaque instant de souscrire.

Nous nous donnons toujours un sens et nous pouvons toujours nous en donner un autre.


Conclusion

Nous avons vu que la conscience était un rapport au monde et à soi. En tant que rapport elle nous mettait en relation avec un monde et nous-même, elle mettait en relation un sujet et un objet. Ceci impliquait une duplicité en nous-même. Nous sommes celui qui a conscience de soi et celui dont nous avons conscience. Le problème était donc de savoir si nous pouvions accéder adéquatement à nous-même, coïncider avec nous-même et nous connaître tel que nous sommes. La première solution que nous avons trouvée à ce problème résidait dans le cogito: Je pense donc je suis, je suis une chose qui pense et cet accès à moi-même est la première et plus immédiate certitude. Mais cette chose, jamais nous ne pouvions savoir ce qu’elle est. L’idée même qu’il y ait une chose à l'origine de nos pensées est finalement peu certaine. Nous avons vu que la grammaire nous fait créer des entités qui seraient à l'origine de nos pensées. Le sujet n’est de ce point de vue qu’une fiction grammaticale. Nous nous sommes que des flux de pensées toujours différentes. Pour autant, toutes nos pensées et nos expériences ont un point commun: elles sont les nôtres. Ce qui assure cette unité de la personne c’est d’une part la mémoire et d’autre part un acte d’unification impliqué par l’affirmation: je pense, implicitement contenue dans toutes mes expériences. Ce je pense n’est pas une chose, c’est une forme par laquelle je rassemble mon expérience dans ma conscience. Concrètement et dans ma vie active cette dualité fait que je suis toujours en dessous de moi-même en train de donner un sens à la situation que je vis. La conscience me fait à la fois facticier et transcendance et par cette transcendance je suis toujours l’auteur de mes actes et de tout ce que je suis. La transcendance de la conscience me rend donc entièrement libre. Ce serait vrai si je pouvais assurer que je suis à chaque instant conscient de mes actes. Hors il existe dans ma vie, dans mon expérience, des moments dans lesquels ce que je fais échappe à mes intentions conscientes. Il faut donc analyser ces actes inconscients.


Même si je suis donnée une situation, cette situation ne détermine pas qui je suis.

Ce que nous sommes et ce que nous faisons n’est jamais déterminé par une situation.

  1. Sartre s’oppose au DÉTERMINISME - Pour Sartre la conscience donne toujours un sens à ce que nous sommes.

Selon le det toute chose a une cause. Il n’y a pas de chose libre et même nos choix ont des causes.

  1. Sartre s’oppose aussi à l'ESSENTIALISME. Esser = être en latin, l’essence d’une chose c’est ce qu’elle est et l’existence d’une chose c’est le fait qu’elle est.

C’est l'idée que nous serions quelque chose de préprogrammé avant d’agir.

Sartre dit: “L’existence précède l’essence” = Nous ne sommes pas quelque chose de préorganisé.

Pour Sartres nous ne sommes rien, et c’est par cela que nous créons et recréons toujours ce que nous sommes.

Cette transcendance de la conscience implique une totale liberté = Ces deux théories font partie de ce que Sartre appelle de la ‘mauvaise foi’ = Tout ce qui unit notre liberté.

‘Mauvaise foi’ = Un mensonge envers soi-même qui consiste à cacher notre liberté.


Pourquoi cache-t-on notre liberté?

1. Elle implique que nous ne sommes rien. Cette liberté nous fait faire face à notre vide existentiel.

2. C’est nous qui avons la charge totale de ce que nous sommes. À chaque instant nous sommes responsables de ce que nous sommes.

Manières de mauvaises foies

1. Déterminisme

2. Essentialisme

3. Essayons de fuir les choix. Sartre raconte une histoire d’une femme qui va à un rendez-vous amoureux. Cette femme est sensible au désir qu’elle aspire mais ne veut pas donner une mauvaise impression.

La personne avec laquelle elle a rendez-vous lui rend la main. Cet acte est déterminant, là, elle doit faire un choix, tout ce qu’elle va faire aura un sens.

Troisième solution de mauvaise foi = Elle laisse la main mais change de thème. Elle serait de mauvaise foi si elle pense qu’elle a réussi à fuir le choix.

Ces trois manières d'être de mauvaise foi reviennent toutes à nier notre liberté et à oublier la transcendance de notre conscience.

C’est la transcendance de notre conscience qui fait que je ne suis pas une essence prédéterminée, je ne suis rien et je crée constamment ce que je suis, c’est la t de ma c qui fait que à tout moment je suis l’auteur de mes choix et je ne peux m’en échapper.

Si je ne peux pas fuir ce choix: “Nous sommes condamnés à être libres”

L'angoisse c’est devoir faire face à un choix qu'on ne veut pas faire.

Entradas relacionadas: