Évolution politique en Espagne: de la grève de 1917 à la Constitution de 1978

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Grève générale de 1917 en Espagne

Une fois les projets de renouveau du régime de la Restauration abandonnés après la mort de Canalejas en 1912, les gouvernements successifs n’arrivent pas à résoudre les problèmes du régime, aggravés par les conséquences de la Première Guerre Mondiale. Dans ce contexte, trois soulèvements éclatent simultanément en 1917 : un soulèvement militaire (Juntas de Defensa), un soulèvement parlementaire (Assemblée à Barcelone), et un soulèvement social (grève d’août 1917).

Causes et conséquences de la grève

En premier lieu, la grève convoquée par l’UGT et le PSOE naît de la volonté des organisations ouvrières d’arriver à une transformation du système de domination sociale issu de la Restauration, comme en témoigne le document 1. Ces organisations cherchent à s’accorder avec l’autre grande organisation ouvrière, la CNT, mais finalement celle-ci décide de se tenir à l’écart.

Ensuite, la grève réprimée des cheminots mène l’UGT et le PSOE à proclamer une grève générale, même sans l’appui des anarchistes. Celle-ci connaît un certain succès dans les zones industrielles de Barcelone, du Pays Basque, de Madrid, et dans les régions minières du Nord de l’Espagne. Toutefois, elle ne reçoit pas l’appui des salariés agricoles d’Andalousie, qui constituent un élément fondamental des luttes sociales en Espagne. C’est pourquoi la grève n’atteint pas le succès prévu, malgré l’appel des instigateurs au peuple pour soutenir unanimement le mouvement (document 1).

Enfin, l’armée entreprend une violente répression contre le mouvement gréviste, provoquant la mort de plus de 70 personnes et l’arrestation de plus de 2 000 individus, parmi lesquels les quatre membres du Comité de grève, montrés en prison au document 2. Leur arrestation révolte l’opinion, et engendre une campagne intense en faveur de l’amnistie et l’élection des responsables arrêtés aux élections de février 1918.

Dictature de Primo de Rivera

Régime issu du putsch du 13 septembre 1923, la Dictature de Primo de Rivera suppose un changement politique majeur comparé au système de la Restauration, notamment par l’introduction d’un gouvernement militaire traditionnaliste.

Caractéristiques et objectifs de la dictature

En premier lieu, la dictature naît avec le coup d’Etat du 13 septembre 1923, issu d’une volonté de maintenir le système de domination sociale espagnol, de punir les responsables du désastre d’Annual, et de restaurer les valeurs et l’ordre espagnols pour éviter une révolution grâce à un pouvoir militaire (document 2). Le nouveau gouvernement militaire prend alors une série de mesures, comme l’annonce le document 1. Premièrement, le roi est confirmé dans ses pouvoirs et appelé à jouer un rôle principal dans la dictature. Deuxièmement, le régime mène une politique de répression contre certains courants du mouvement ouvrier, notamment contre l’anarchisme, et contre le parti communiste.

En second lieu, le gouvernement met en place une politique sociale inspirée du fascisme italien et visant à gagner la faveur des travailleurs via la formation des comités de patrons et ouvriers dans les centres de travail.

Enfin, la politique économique de la dictature, axée sur les travaux publics, vise à moderniser le réseau routier et augmenter fortement la capacité de production d’énergie électrique. Elle bénéficie surtout aux tenants de l’oligarchie, qui tirent profit des investissements et des subventions publiques.

Constitution de 1978 en Espagne

En 1978, la nouvelle Constitution espagnole est élaborée grâce à un consensus entre les différentes forces politiques. Approuvée par référendum, elle fonde un régime démocratique inspiré des valeurs de liberté, de justice, d’égalité et de pluralisme politique. La Couronne perd donc le pouvoir qui lui était accordé dans les Lois Fondamentales franquistes. La nouvelle démocratie prend la forme d’une monarchie parlementaire et introduit la décentralisation au profit des régions.

Caractéristiques de la monarchie parlementaire et démocratique

En premier lieu, elle établit un État social qui cherche à fonder une société plus juste, un État démocratique dont la souveraineté appartient à la nation et repose sur les citoyens grâce au suffrage universel et aux élections libres, ainsi qu’un État de droit où la loi est la même pour tous. Afin de garantir le respect des droits et des libertés, les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont séparés. Par ailleurs, cet État démocratique consiste en une monarchie parlementaire, c’est-à-dire une monarchie où le roi ne gouverne pas mais reste le symbole de l’unité du pays et représente ce dernier à l’étranger (document 1). Il joue également un rôle d’arbitre institutionnel.

Enfin, la Constitution bouleverse la tradition centraliste de l’État espagnol : elle permet la création dans les régions de Communautés Autonomes dotées d’une large autonomie exécutive et législative, avec leurs propres gouvernements et parlements.

Ainsi, la Constitution de 1978 fonde une véritable démocratie qui garantit la souveraineté nationale et le respect aux droits et libertés sous la forme d’une monarchie parlementaire dans le cadre d’un État décentralisé.

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