La liberté de l'esprit et la volonté selon Locke

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INTRO: L’entendement, qui est ce qui confère à l’homme sa supériorité sur les animaux, est comparable à l’œil : il nous fait voir les choses, mais il ne se voit pas naturellement lui-même.

Essayons d’inverser notre regard et de faire de l’entendement lui-même l’objet de notre examen. Ainsi, on découvrira peut-être les limites de la connaissance, et de ce fait, on pourra identifier un domaine de réflexion où la liberté est atteignable, et un autre où cela est impossible.

En général, l'esprit libre est différent de la volonté libre qui n'existe pas. Dans son Essai philosophique concernant l'entendement humain, Locke s'interroge sur la liberté des Hommes, le désir des Hommes et la volonté. Plus précisément, il se demande si la volonté et l'esprit sont libres ? Une liberté mal utilisée de l'Homme créé par conséquent des erreurs, l'esprit peut-il agir sur ces erreurs ? Ici, Locke parle du libre arbitre, cela veut dire qu'on agit de son propre libre arbitre si l'on a le contrôle de son action. Donc, selon lui, une personne est un être capable de réflexion et capable de se consulter soi-même comme étant le même et ce grâce au sentiment qu’il a de ses propres actions. Ceci s’étend aussi loin que les souvenirs des actions et des pensées passées de l’individu et permet une identification entre le soi présent et le soi passé. Chez Locke, c’est donc la conscience qui construit l’identité personnelle ; la possibilité d’une réflexivité est, de ce fait, directement associée à la mémoire.



Selon Locke, la liberté de l'esprit réside dans sa capacité à agir sur les désirs.

Ces désirs sont influencés par la volonté qui est elle-même influencée par le malaise. Ainsi, il va dans un premier temps s'interroger sur la question de la volonté et de l'esprit : sont-ils libres ? L'esprit influence la volonté : “Puisqu’un grand nombre de malaises constamment nous pressent et tentent de déterminer la volonté, il est naturel que le malaise le plus grand et le plus fort détermine la volonté à l’action prochaine.” → Dès le début, Locke affirme que l'Homme est assailli d'un grand nombre de malaises. Le malaise est un état de manque et d'inquiétude pour lui, il est constamment présent chez l'homme, c'est un état perpétuel. Dans le verbe « tenter » il y a une nuance, cela n'est pas systématique. La volonté est déterminée parce que les malaises ont une influence sur elle. La volonté, sous l'influence du malaise, va pousser notre choix d'un côté ou d'un autre, pour résoudre ce malaise. Par exemple, une personne va avoir une forte envie de sucre, elle a le choix entre en prendre un ou non, il y a de très fortes chances qu'elle le prenne pour combler le manque. Un homme a des désirs car l’homme n’est pas qu’un corps, il est aussi un esprit et souvent il ne désire pas librement, au contraire les désirs sont une contrainte pour sa liberté. Un désir naît en nous parce qu’un malaise nous est venu. Le malaise chez l'homme est une conséquence logique, car il est toujours chez lui. Le plus gros des malaises a le plus d'influence sur la volonté. Or, l’expérience commune nous donne à croire que notre volonté est libre car très souvent nous disons : j’ai fait ce choix, mais j’aurais pu en faire un autre. Ainsi, à cause des malaises, notre conscience se fait manipuler et c’est l’impulsion qui décide notre volonté.



“Il y réussit en général, mais pas toujours ; car la plupart du temps, l’expérience le montre, l’esprit a le pouvoir de suspendre l’exécution et la satisfaction de n’importe quel désir et donc de chacun à son tour”

Cependant, Locke remet ce principe en question : « pas toujours », ce n'est pas toujours le cas, « car la plupart du temps », donc majoritairement, cela ne se passe pas comme ça, comme « l'expérience le montre », avec l'expérience, il démontre que c'est un fait récurrent et qui a été démontré. Ce que l'expérience montre est que « l'esprit a le pouvoir de suspendre ». Pour Locke, l'esprit est l'entendement, il représente à lui seul la faculté la plus élevée, au-dessus de tout. L'esprit est une puissance qui peut faire ce qu'elle souhaite, même remettre à plus tard « l'exécution et la satisfaction de n'importe quel désir ». Selon Locke, l'esprit a le pouvoir de choisir ou non, soit de réaliser un désir, car l'esprit dirige. Un désir est une tension vers ce dont on manque. Parfois, nous avons l'impression d'avoir un désir indéniable et insatiable, alors qu'en réalité, il sera mis au second plan par l'esprit lors de l'arrivée d'un nouveau désir. L'esprit incarne une puissance qui dirige le désir.

“Il a ainsi la liberté … liberté de l’homme” → Par la suite, il évoque la « liberté », une liberté qui est caractérisée par l'absence de contraintes et il n'y a rien au-dessus de la liberté de l'esprit. Ici, c'est la liberté de l'esprit qu'on nous dépeint. L'esprit prend la liberté d'examiner, de comparer les désirs. L'esprit, en tant que puissance, choisit. Locke établit des constats : l'esprit est libre, mais la volonté semble déterminée. Or, la liberté de l'esprit occupe une place importante et vient agir sur la liberté de l'Homme. Notre liberté peut nous pousser à réagir sans réfléchir, comme acheter un objet sur un coup de tête, car nous avons la liberté de le faire, mais ensuite nous sommes encombrés par celui-ci.



Cette grande diversité a des conséquences, cela peut être bien pour moi, mais pas forcément bon.

“Et c’est du mauvais usage … examen nécessaire” → Ce mauvais usage est un retard pour l'Homme. Il évoque nos erreurs par leur pluralité, nous avons un panel d'erreurs possibles très conséquent. Donc une erreur qui ressort est celle de passer sa vie « à la recherche du bonheur ». Le bonheur, en grec, a pour signification l'absence de trouble, alors que l'Homme est un être constamment troublé par nature. La quête du bonheur n'aurait donc aucun sens, autre que symboliser notre grande liberté et, par conséquent, nos erreurs.

Il ajoute cependant une condition : « dès que l'on brusque la décision de la volonté ». Si nous sommes trop impatients, cela peut nous porter préjudice, car la volonté, comme évoqué précédemment, nous fait pencher d'un côté ou de l'autre, et si « l'on s'engage trop vite », nous pouvons prendre la mauvaise décision de la volonté. Il entend par là agir sans réfléchir, et par conséquent, amener une grande diversité d'erreurs à cause de la précipitation subie par la volonté.



Toutefois, d'après Locke, il serait possible d'« éviter » le mauvais usage de la liberté.

Grâce au pouvoir de suspendre l'exécution de tel ou tel désir, il fait un retour au pouvoir de l'esprit. “Pour l’éviter … expérimenter en lui” → La liberté de l'esprit, qui est la faculté la plus élevée d'après Locke, a la capacité d'agir sur la liberté de l'Homme et donc sur ces erreurs. Étant donné que la puissance de l'esprit dirige le désir, alors la liberté de l'esprit est plus puissante que la liberté de l'Homme. De plus, il affirme que chacun peut « l'expérimenter en lui », ce qui revient à suspendre l'exécution du désir en question. La liberté suppose donc de nombreuses erreurs où l'esprit peut encore lutter contre. Locke prend position en affirmant que ce pouvoir permet ainsi d'éviter de brusquer la décision de la volonté, volonté qui ne serait pas libre.



Or, la volonté n'est pas libre selon Locke.

Après avoir refusé la volonté libre, il se demande pourquoi la volonté n'est pas libre. “Ceci me semble … volonté libre” → Il montre sur le fait que c'est son avis propre avec « Ceci me semble ». Pour Locke, « la source de toute liberté » serait « à tort », « la volonté libre ». La liberté serait donc la volonté libre à tort. La volonté est déterminée par le malaise, alors qu'à l'inverse, la liberté est l'absence de contraintes, donc d'influence. La notion de liberté et de volonté s'inscrit ensemble dans un enchaînement d'après Locke.

C'est dans la liberté de l'esprit que réside toute liberté. L'esprit libre donnerait la volonté libre pour la société, mais Locke s'oppose à cette idée, pour lui la volonté libre et l'esprit libre sont totalement différents.



“Car pendant cette suspension … ce qu’on va faire”

Après, il revient encore sur la puissance de l'esprit avec la « suspension de tout désir », il rappelle ce qu'il a affirmé précédemment. Il évoque que pendant cette suspension, il se produit des choses avant. La suspension permet de réfléchir à l'action avant, pour satisfaire le désir. Et cela suite à l'influence du malaise sur la volonté. Notamment « avant que la volonté ne soit déterminée », il articule que la volonté ne serait pas libre, mais belle et bien déterminée. Parler de volonté libre n'a pas de sens puisqu'elle est déterminée sans être jugée.

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