La Résistance Espagnole face à l'Invasion Napoléonienne (1808-1813)
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La Résistance Espagnole face à l'Invasion Napoléonienne
Les débuts de la résistance et les sièges héroïques
La nature anarchique de la résistance initiale semblait confirmer les prévisions selon lesquelles l'invasion de Napoléon serait rapide et facile. Cependant, la résilience de villes telles que Gérone, Tarragone et Saragosse, soumises aux sièges des troupes françaises, immobilisa l'armée française et empêcha sa progression vers le Levant. Par ailleurs, la défaite des envahisseurs à Bailén força Joseph Ier et la plupart des soldats impériaux à reculer au nord de l'Èbre. Napoléon se rendit en Espagne en novembre pour mener la contre-offensive. En janvier 1809, Joseph Ier retourna à Madrid, et en 1809, la domination française s'étendit, malgré la résistance espagnole.
La guérilla : une nouvelle forme de combat
La résistance à l'invasion espagnole fut menée par la guérilla, de petits groupes locaux. Ses membres étaient des agriculteurs, artisans, étudiants, avocats... bien que ses dirigeants appartinssent souvent à l'élite éduquée. La guérilla harcelait l'armée par surprise, soumettant les Français à une pression et une usure permanentes.
Le tournant de la guerre et le retrait français
En 1812, le cours de la guerre fut affecté par la campagne de Napoléon en Russie, forçant le retrait de milliers de soldats de la péninsule. En réponse, les troupes espagnoles et la guérilla, soutenues par l'armée britannique du général Wellington, obtinrent la victoire d'Arapiles (Salamanque, juillet 1812). Incapable de maintenir les deux fronts, Napoléon décida de s'accorder sur la fin du conflit avec les Espagnols et permit le retour de Ferdinand VII par le traité de Valençay. Fin 1813, ses troupes commencèrent à quitter la péninsule, marquant la fin de l'invasion française.
Les courants idéologiques face à l'occupation
L'invasion força les différents courants idéologiques à prendre parti contre la présence française.
Les Francophiles
Une minorité d'Espagnols, connus sous le nom de francophiles, collabora avec la monarchie de Joseph Ier. Au-delà du despotisme éclairé, ils étaient liés à son programme de réformes et à l'idée d'une forte puissance utilisée pour moderniser l'Espagne, sans risque d'excès révolutionnaires.
Le Front Patriotique
Le gros de la population espagnole forma ce qui est connu comme le Front patriotique. Ce camp rassemblait des positions très différentes :
- Clergé et Noblesse : La plupart voulaient un retour à l'absolutisme de la monarchie de Ferdinand VII et rejetaient tout changement social.
- Penseurs Éclairés : Certains estimaient que le retour de Ferdinand VII pourrait permettre d'entreprendre un programme de réformes et de modernisation du pays dans les canaux de l'Ancien Régime.
- Libéraux : Ils virent dans la guerre une occasion d'opérer un changement dans le système politique, la possibilité d'établir en Espagne un système politique libéral basé sur une Constitution comme norme suprême, la souveraineté nationale, la division des pouvoirs, des institutions représentatives et l'abolition des privilèges féodaux et des corporations pour favoriser le développement du capitalisme.
Au-delà des positions idéologiques, une grande partie de la population envisageait la guerre comme un moyen de défense et un mouvement de résistance contre les envahisseurs, mais la plupart défendaient le retour de Ferdinand VII.