La Segunda República Española: De la Proclamación a la Reforma

Proclamación de la República:

La monarquie est discréditée à cause de sa collusion avec la dictature. C´est pourquoi le 17 août 1930 les représentants de différents courants républicains ainsi qu´une partie de la droite modérée, signent le Pacte de Saint Sebastián qui crée un comité exécutif pour former un gouvernement provisoire.

Le soulèvement armé militaire de Jaca est prématuré le 12 décembre 1930 et échoue entraînant la répression des responsables (arrestation/condamnation) mais fin de la monarchie semble bien entamée. Berenguer est nommé 1er ministre mais l'hostilité des intellectuels (Ortega y Gasset) -> La démission de Berenguer intervient rapidement.

Les élections municipales d'avril donnent la victoire aux Républicains dans plusieures grandes villes.

Le Premier Gouvernement Provisoire:

Alors que le roi s'exile dans la nuit de 14 au 15 avril, un gouvernement provisoire prend forme; il correspond au comité exécutif établi par le pacte de Saint Sébastien.

Une Nouvelle Constitution:

Une des principales tâches du gouvernement fut de convoquer des élections pour les Cortès constituantes afin d'officialiser et légitimer le régime républicain.

En juin 1931, la coalition du gouvernement remporte une large majorité. Le PSOE devient le principal groupe parlementaire avec une majorité de représentants élus au SUM.

Entre août et décembre 1931 ils ont débattu sur le texte de la nouvelle constitution qui est alors promulguée: une république démocratique qui insiste sur la souveraineté du Peuple et définie comme une République de travailleurs de toutes classes et comme un État intégral compatible avec l´autonomie des municipalités et des régions.

Le droit de vote est accordé aux femmes (Clara Victoria Campoamor, députée du parti radical) et reconnaissance du mariage civil et du divorce.

Sur le plan religieux, Espagne n´a pas de religion officielle -> séparation Église-État.

Le pouvoir législatif appartient à une seule chambre (congrès des députés) et est prédominant.

Le pouvoir exécutif est moins fort. Le président de la République choisi par l'Assemblée élue chef du gouvernement est sous contrôle.

Les droits individuels sont réaffirmés et on reconnaît aussi des droits sociaux (sécurité sociale, protection contre le travail des enfants et des femmes, limitation de la journée de travail…) et on limite la propiété privée. La nationalisation des services d'intérêt public est reconnue.

Cette constitution donne alors naissance à une République démocratique, parlementaire, laïque et décentralisée.

La Période Reformiste: Bienio Reformista (1931-1933):

Suite aux élections constitutionnelles de décembre 1931, Alcala Zamora est nommé président de la République et il désigne Manuel Azaña à la tête du gouvernement qui forme alors un gouvernement plus à gauche en se rapprochant des socialistes.

• Niceto Alcalá-Zamora y Torres: Il est le premier président de la Seconde République espagnole de 1931 à 1936. Destitué le 7 avril 1936, il est remplacé par Manuel Azaña.
• Manuel Azaña: Président du gouvernement provisoire de la République espagnole du 14 octobre 1931 au 16 décembre 1931 et le deuxième de la Seconde république de 1936 à 1939, il est une grande figure républicaine espagnole.

Ce gouvernement va se lancer dans une série de réformes malgré le contexte difficile: crise économique, opposition de l´Église, méfiance de la bourgeoisie…

En tant que ministre de l´armée, Azaña entreprend une réforme militaire pour moderniser et alléger l´institution. Cela entraîne des mécontentements des généraux -> Sanjurjada.

Dans l'éducation ils prennent d'importantes mesures: construction d´écoles, création des missions pédagogiques et mettent fin à l´Église dans ce secteur.

La Catalogne obtient une certaine autonomie avec ERC, le parti nacionaliste de gauche -> Francisco Macià. Création de la Generalitat dotée d'un parlement. La Catalogne est donc une région autonome.

Auministère du travail, Largo Caballero, fait d'importantes avancées, grâce à plusieurs lois: fixation salaire minimum, journée de 8h, assurance d'accidents et maladies…

La réforme agraire, se fit attendre malgré une forte attente des paysans sans terres, en particulier dans les domaines latifundiaires du sud et du centre (1932). Le but est de distribuer des propriétés agricoles. La réforme prévoit la confiscation pure et simple des terres de quelques grands d'Espagne et l' expropriation partielle ou totale de différentes catégories de sols.

La déception est grande parmi les paysans et des révoltes apparaissent parfois violentes avec cette question d´accès à la terre et au travail. La CNT fut aussi à l´origine de certains soulèvements (communisme libertaire) et d'occupation de terre. En janvier 1933 à Casas Viejas en Andalousie (morts de 2 garde civils et 19 paysans certains brûlés vifs).

Cela déstabilise le gouvernement déjà très attaqué à droite à cause de sa politique religieuse.

Azaña est obligé de démissionner, et le président de la République dissout l'Assemblée et convoque de nouvelles élections législatives pour novembre 1933.

Le Gouvernement de Centre Droit: El Bienio Rectificateur (1933-1935):

La droite ( qui était débile à cause de la chute de la monarchie) se ressaisit et s'organise en 1933 , quand José María Gil Robles parvint à rassembler dans la CEDA (confederación española de derechas autónomas), autour de la revue Acción Española.

Le retrait des socialistes du gouvernement d´Azaña et la non-participation aux cabinets de transition formés à l´appel du président de la République porteront un coup fatal à la gauche républicaine. La première dissolution des Cortes, en octobre 1933, fut un effet suivi d'une large victoire de la droite aux élections du 19 novembre. Les consignes d'abstention des anarchistes , tentant de la politique du pire au motif qu´un gouvernement “réactionnaire” rendrait plus facile l´appel à la révolution, ont aussi exercé une influence notable.

Élections de 1933: La droite obtient 204 sièges dont 115 pour la CEDA devenu le premier parti aux Cortes. Le centre obtient 168 sièges dont 104 pour la radicaux de Lerroux. Pendant que la gauche n'en avait que 94, dont 58 pour le PSOE, 5 pour l'Action Republicana de Azaña.